Premier week-end depuis notre arrivée au Gabon où nous faisons plus d'une heure de route avec notre voiture...
Et quelle route !
Nous sommes partis samedi matin, car nous avions rendez vous avec la tante de JB, infirmière retraitée de son
état et venue donner un coup de main à l’Hôpital du Docteur Schweitzer pour quelques semaines.
Mais qui est donc que le Docteur Schweitzer ??? Je pense à ceux qui, comme moi, avant de venir au Gabon,
n’avait jamais entendu parler de ce Monsieur… Ou alors tellement vaguement que ça n’était pas resté inscrit dans ma petite cervelle ! Et c’est sûrement parce que je ne suis pas alsacienne,
région d’origine du fameux Docteur, et dans laquelle son esprit est encore bien présent !. Pour vous dire, quand nous avons annoncé à la famille de JB qu’on partait au Gabon, Catherine (ma
belle-maman) nous a dit : « Mais vous allez voir l’Hôpital du Docteur Schweitzer à Lambaréné, génial !!! »… Et moi « Mmmmmmm, viiiii…. C’est
qui ??? ».
Voilà donc l’histoire du Docteur Schweitzer (Philou, lis jusqu’au bout, un peu de culture ne va pas te
tuer !!!) :
Pierre-Albert Schweitzer, né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg, à une époque de l’histoire où la région
est allemande, et grandit dans une famille de pasteur. Il étudie la philosophie et passe un doctorat en philosophie religieuse, pour s’engager à son tour dans la même voie pastorale que son père.
A trente ans, animé par un grand principe, « le respect de la vie », principe auquel il restera fidèle jusqu’à sa mort, il répond à un appel de la Société des missions évangéliques de
Paris qui cherche des médecins volontaires. Il entreprend alors tardivement des études de médecine et part en Afrique Equatoriale Française, et plus précisément au Gabon, à Lambaréné où il fonde
son premier hôpital de brousse.
Mais en 1917, pendant la Première Guerre Mondiale, le docteur est arrêté par l’armée française. Devenu
français en 1918, il revient poursuivre sa tâche en 1924. A son retour, il reconstruit son hôpital, à 3km de son emplacement actuel. Il garde un site proche de l’Ogooué, afin de permettre aux
habitants des villages environnants de venir se faire soigner facilement par voie fluviale. Il y accueille 300 lépreux. Il poursuit son œuvre en s’installant définitivement en 1927 en face de
l’île de Lambaréné où l’hôpital est toujours en fonction grâce à la fondation Albert Schweitzer. En 1952, il reçoit le Prix Nobel de la Paix. Il meurt le 4 septembre 1965 et repose au cimetière
de l’hôpital.
Donc nous voilà en route, pour une visite familiale improbable il y a quelques semaines (mais grandement
appréciée !) dans ce pays si loin de la France…
Les guides annonçaient entre 3h et 3h30 de route, nous avons mis 4h à l’aller et 5h au retour, pour 250km…
Mais les gabonais peuvent mettre que 2h… Petits moments de doute au début, car nous devions trouver la RN1 (je ne sais pas s’il y en a d’autres au Gabon…) et il n’y a pas de panneau d’indication…
On ne s’est même pas trompés, pas mal !!! Le début de la route nous a permis de traverser des quartiers populaires de Libreville, mes parents ont donc eu un aperçu un peu plus proche de la
réalité gabonaise que le quartier où nous vivons. Qui dit « quartier populaire », dit « marché », et qui dit « marché » dit « Bordel avec un grand
B » ! On a mis donc un peu de temps à sortir de la ville ! La route est goudronnée tout le long, avec une portion un peu difficile, à cause de nids de POULES (ou d’autruche !)
ou de bouts de route manquants… Nous avons également traversés plusieurs barrages routiers, tenus tantôt par des gendarmes, militaires, policiers ou tout simplement villageois ! Nous avons
été réellement arrêté une fois, où le gendarme, avec son uniforme copié/collé d’un uniforme français, nous a accueilli avec un « La bonne gouvernance voudrait que vous arriviez à un contrôle
de police avec la vitre baissée et que vous coupiez le moteur »… Il a été très sympathique néanmoins ! Il y en a un aussi où le militaire n’a pas inspiré confiance à JB donc il s’est
tout simplement pas arrêté !!! Mais bon, on n’a pas été poursuivi, c’est l’essentiel !
Et on a passé l’Equateur, quand même ça mérite d’être précisé.
On est arrivés vers 12h, à l’heure du déjeuner que nous devions prendre avec Marie-Hélène au restaurant de
l’Hôpital.
L’Hôpital est situé dans un cadre magnifique, un peu en dehors de la ville de Lambaréné, sur les bords de
l’Ogooué.
Il y a la partie « historique », transformée en musée, et les nouveaux bâtiments. Il y a plusieurs
bâtiments, Chirurgie, Post-opératoire, Clinique, etc… ainsi qu’un centre de recherche médical très réputé et également beaucoup de bâtiments qui permettent de loger la plupart des employés de
l’Hôpital, ainsi que les familles des malades.
Voici la maison de Marie-Hélène
Le principe de l‘Hôpital est assez surprenant : quand quelqu’un vient se faire soigner, il vient avec sa
famille (en théorie 2 personnes par malade), ses draps, sa tambouille pour faire à manger, il se fait opérer puis c’est sa famille qui prend en charge toute l’intendance (repas, linge, etc…).
C’est également lui qui doit acheter ses médicaments ou trouver un donneur de sang q’il a besoin d’une transfusion ! L’hôpital fonctionne (tant bien que mal) grâce aux dons qui sont fait à
la Fondation (http://www.schweitzerlambarene.org) et les malades payent la plupart des soins.
Après le repas, on a fait la visite de l’Hôpital historique, qui a fonctionné jusqu’au début des années 1980…
Voici quelques photos.
C'est une spéciale dédicace à Olivier, Genevieve et Monique!
On a terminé l’après midi en allant prendre possession des chambres que Marie-Hélène nous avait réservé
chez les Sœurs de l’Immaculée Conception (très bonne adresse pour les futurs visiteurs !), qui ne sont pas trop mal loties non plus !
L’hôpital à quelques chambres pour les touristes mais un groupe d’allemands avait déjà tout
réservé.
La sœur qui nous a accueillis nous a conseillé un resto, et nous avons fini la soirée en dégustant du bon
poisson gabonais (Capitaine) sur une terrasse de Lambaréné.
Le lendemain, nous voulions faire un tour de pirogue, mais nous n’avions pas réussit à avoir les piroguiers
conseillés par la sœur. Quand nous nous sommes levés, nos voisins de chambres avaient laissé un petit mot disant qu’ils avaient trouvé quelqu’un et qu’ils seraient intéressés de le partager avec
nous. Nous voilà donc à l’hôtel d’à côté, a attendre le piroguier…qui n’est jamais venu !!! Mais cela nous a permis de rencontrer nos voisins de chambres, un couple d’espagnol qui fait le
tour de l’Afrique, pendant 18 mois ou 2 ans, ils ne savent pas encore ! Ils sont partis depuis 6 mois…
J’avais l’impression d’être très proche de nos deux globe-trotters Bob&Delph pendant cette journée, je
vous imaginais discuter et raconter votre expérience à une famille rencontrée par hasard au cours de votre voyage… C’était rigolo ! Ils étaient bien sympas, et on leur à prêté les banquettes
de notre coffre de grosse voiture pour les ramener sur Libreville !
Après un dernier petit resto, nous étions de nouveau sur la route...
De nouveau on s’est fait arrêté plusieurs fois, dont une fois avec fouille du véhicule, mais nous étions bien
en règle, donc aucun souci… Nous nous sommes arrêtés sur le bord de la route pour acheter des mangues (absolument délicieuses), des noix de coco et des avocats pour une misère… Rien à voir avec
les prix (et la qualité !) de Libreville et de POG !
Et nous étions de retour à 19h sur Libreville. La route était un peu longue, et la prochaine fois, nous iront
de POG par la pirogue, ça sera aussi sympa !
Merci en tout cas à Marie-Hélène de nous avoir guidé dans Lambaréné, cv’était très agréable de te voir si
loin de la France !
La bonne nouvelle du WE, c’est que JB est de retour à la Concession !!! Il pourra de nouveau vous
raconter sa vie de manière plus régulière ! Et mon retour à moi… On ne sait pas encore, mais il ne saurait tarder !
Encore quelques photos pour la route...
Et quelques pensées du Docteur Schweitzer, ui sont encore d'actualité...
Bisous à tous,
LN, son pôpo et sa mômon !
PS Matt : il est 9ème, c’est tout simplement impressionnant!